Vous souhaitez écrire votre autobiographie, mais vous vous posez des questions existentielles sur la longueur, la forme et les caractéristiques du genre, ou encore vous ne savez pas par où commencer ? Vous tombez bien ! Aujourd’hui, je vous propose quelques pistes pour vous aider à vous lancer dans cette aventure, en partant des questions les plus courantes.
Combien de pages doit faire une autobiographie ?
Bonne (ou mauvaise ?) nouvelle : il n’y a pas de règle, cela dépend du volume de ce que vous voulez raconter. Cela dit, si vous avez pour objectif d’imprimer l’ouvrage fini, ou que vous recourez aux services d’un professionnel, que ce soit pour vous assister dans la rédaction ou une relecture, le volume aura nécessairement un impact sur votre investissement financier.
Les écrivains publics biographes proposent souvent des forfaits entre 100 et 150 pages, ce qui correspond au format d’un petit roman. Cette longueur permet de développer pas mal de choses, tout en restant facile à diffuser si vous passez par la case publication. Cela dit, tout est possible, vous pouvez faire bien plus court comme bien plus long.
Quelles sont les caractéristiques principales d’une autobiographie ?
La seule réelle obligation à respecter pour écrire une autobiographie est que le narrateur soit le personnage central et le sujet de l’autobiographie.
C’est donc un récit subjectif, qui peut mêler les aventures et le ressenti, les pensées, les émotions du protagoniste, c’est-à-dire vous.
Pour le reste, il existe différents types de récits autobiographiques, qui ont chacun des caractéristiques spécifiques : ceci nous amène donc à la question suivante.
Quels sont les différents types de récit autobiographique ?
Même si on pense généralement au récit autobiographique en premier, il existe en fait différentes formes d’écrits autobiographiques (source l’Express) :
- le journal : on l’écrit au jour le jour, c’est donc un compte-rendu immédiat, sans recul ;
- les mémoires : ils mêlent généralement vie privée et publique, et sont souvent l’œuvre de personnalités politiques ou militaires ;
- les confessions : il s’agit d’autoportrait avec une portée philosophique ou de méditation, qui analyse la personnalité du protagoniste plus que son vécu,
- le récit : il retrace le cours de la vie de façon « réaliste », avec un certain recul ;
- le roman : ce dernier transforme le vécu en fiction et permet de modifier la réalité des faits.
Le choix du type d’écrit va dépendre du contenu que vous voulez traiter, et va également influencer la forme de votre document.
Quels sont les éléments à inclure ?
Les éléments à inclure dans votre autobiographie dépendent de votre objectif. Un texte autobiographique, même sous la forme traditionnelle de récit, couvre rarement la totalité d’une existence.
Vous n’êtes donc pas du tout obligé de TOUT raconter ni de commencer par votre naissance ou votre enfance.
Si vous voulez captiver les lecteurs, ce sera plus facile en vous focalisant sur une thématique particulière. C’est pourquoi, à moins de vouloir laisser une intégrale de votre vie à l’attention de votre descendance, il est conseillé de centrer votre récit sur un élément marquant de votre vie.
Rien ne vous interdit d’ailleurs de rédiger plusieurs récits sur différents aspects de votre expérience.
Il vous faut donc commencer par sélectionner les éléments de votre vécu sur lesquels vous avez vraiment envie d’écrire. Si vous avez le désir d’écrire votre autobiographie, vous avez sans doute déjà réfléchi à votre vie, et vous savez probablement ce dont vous voulez parler. C’est peut-être même un besoin impérieux qui vous pousse à écrire sur tel sujet ou telle période de votre vécu.
Mais si vous ne vous sentez pas sûr de vous, ou si vous avez trop de matière, voici quelques pistes :
- Avez-vous à un moment de votre vie mené une forme de combat ? Contre des préjugés ou une maladie, pour mener à bien un projet…
- Avez-vous participé de près ou de loin à un événement marquant ?
- Avez-vous fait l’expérience d’un problème spécifique qui touche un grand nombre d’autres gens que vous pourriez faire bénéficier de votre vécu ?
- Ou toute autre idée qui vous plaît : laissez-vous guider par votre désir avant tout !
Une fois votre élément central déterminé, celui-ci doit rester votre fil conducteur du début à la fin : cela vous permettra d’entretenir l’attention de vos lecteurs. Cela implique que vous devrez parfois élaguer votre récit pour ne pas (trop) vous égarer en chemin.
Comment écrire à propos de soi et de sa famille ?
Il est souvent délicat d’écrire à propos de soi et de ses proches, surtout lorsqu’ils sont encore vivants et susceptibles de lire le résultat. Pourtant, l’intérêt d’écrire son autobiographie réside dans l’honnêteté de l’écrivain. Si vous taisez ou minimisez des événements de peur de blesser tel ou tel membre de la famille, votre récit n’aura plus de sens.
Osez écrire la vérité. Si vraiment elle est impossible à rendre publique sans vous mettre en danger, écrivez pour vous libérer, et gardez votre récit dans un tiroir fermé à clé pour la postérité.
Dans tous les cas, soyez honnête avec votre ressenti, mais ne portez pas de jugement : après tout, vous n’avez que votre version des faits, qu’un seul aspect de la « vérité ». Tante Lucette vous a peut-être traité de bon à rien quand vous aviez huit ans, mais contrairement à un auteur de fiction qui peut tout savoir de ses personnages, vous ne savez pas ce qui se passait dans son esprit. Il est important d’admettre que vous avez été blessé par ses propos, mais il serait exagéré d’en conclure qu’elle était une vieille mégère acariâtre (même si vous le pensez). Savoir faire la différence entre votre ressenti et vos jugements est votre garde-fou.
L’écriture autobiographique peut aussi vous donner une clé pour (re-) nouer le dialogue avec les gens de votre entourage que vous avez peur de froisser. Le simple fait d’aborder le sujet avec vos proches mène parfois à résoudre des malentendus ou à rectifier des interprétations hâtives.
Si le fait de mentionner vos proches vous donne des frissons de panique, il vous reste toujours l’option du roman : dans ce cas, vous écrivez une fiction qui vous donne le loisir de modeler les personnages et de modifier le cours des événements. Cela vous permet de créer de la distance entre le monde réel et votre récit, entre votre famille et vos personnages fictifs.
Quelles sont les bonnes questions à se poser pour écrire une autobiographie ?
Prenez le temps de bien réfléchir en amont. Si vous savez clairement où vous allez et pourquoi, le chemin sera bien plus facile !
- Pourquoi avez-vous envie d’écrire ce récit ?
- Pour qui voulez-vous l’écrire ?
- Avez-vous une période particulière de votre vie en tête ?
- Avez-vous de la matière pour un ou pour plusieurs récits distincts ?
- Que souhaitez-vous transmettre à votre lecteur ?
Je vous invite à lire également cet article dans lequel j’ai abordé les questions préliminaires.
Comment commencer ?
Une autobiographie peut commencer par la naissance du narrateur, ou par sa fiche d’identité, mais ce n’est pas du tout une nécessité. Une fois encore, vous avez le choix — et c’est peut-être ce qui vous donne le vertige !
Si vous optez pour un récit autobiographique, les règles de rédaction sont les mêmes que pour un roman. Vous pouvez débuter par une scène d’exposition qui donne les informations de base nécessaires à la compréhension, ou à l’inverse par une scène qui crée du suspense en posant des questions auxquelles vous répondrez plus tard. Vous pouvez commencer votre récit au début de la période de vie couverte et suivre un ordre chronologique, ou démarrer en cours de route in medias res avec des flash-back explicatifs… Pensez au rendu que vous souhaitez, cela guidera votre écriture.
Si vous écrivez des mémoires ou des confessions, vous donnerez sans doute une introduction un peu plus formelle sur la période ou la thématique que vous allez développer.
Et si vous choisissez la forme du journal, il s’ouvrira logiquement au début de la période que vous souhaitez couvrir, sachant que vous n’êtes pas tenu de faire coïncider les dates écrites avec la réalité du moment où vous écrivez !
Comment conclure une autobiographie ?
Si vous avez bien réfléchi à votre sujet en amont, la conclusion se fera naturellement : la période ou bien l’événement que vous racontez s’achève, vous arrivez au terme du combat que vous meniez ou encore vous avez résolu votre problème d’une façon ou d’une autre.
Peut-être voudrez-vous ajouter une synthèse, un bilan, la morale ou une leçon que vous avez tirée de cette expérience. Ou pas. C’est un choix de plus !
Et après ?
Une fois votre texte achevé, comme pour tout écrit, je vous conseille de le laisser reposer de quelques jours à quelques mois, le temps de l’oublier, puis de le relire à froid. Il y aura des corrections à apporter, voire des modifications importantes. Vous serez surpris de découvrir dans votre manuscrit des liens que vous n’aviez pas faits consciemment, et parfois un éclairage inattendu sur votre expérience.
Si vous prévoyez d’imprimer votre œuvre, je vous conseille à ce stade d’embaucher un relecteur. Un œil professionnel vous évitera l’embarras d’autopublier un texte truffé de fautes, et si vous envoyez votre manuscrit à des éditeurs, il aura davantage de chances d’être lu.
Que vous en soyez au stade de la première ébauche ou de la touche finale, n’hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d’aide. Vous trouverez un ordre d’idée de mes tarifs ici, mais ils peuvent énormément varier selon les cas, aussi je vous conseille de demander un devis personnalisé. Et vous pouvez bien entendu poser toutes vos questions ou noter vos réflexions dans les commentaires.