Vous aimez écrire, mais vous manquez de motivation ? Vous avez envie de partager vos joies et vos difficultés avec d’autres ? Vous voulez progresser dans l’art de manier le verbe ?
Un seul conseil : inscrivez-vous à un atelier d’écriture !
À mon avis, il n’y a que des avantages à tester. Et il y en a plein.
Cette rentrée, j’attends d’ailleurs avec impatience de retourner à l’atelier de Brigitte, auquel j’ai dû renoncer l’an dernier pour raisons de planning. (Et ça m’a vraiment manqué.)
Alors si vous en avez la possibilité, n’hésitez pas, lancez-vous !
Voici les cinq bénéfices principaux (selon moi) des ateliers d’écriture. Je suis sûre que vous en découvrirez d’autres.
Bénéfice n°1 : partager sa passion avec d’autres
Le premier intérêt évident, c’est de rencontrer d’autres écrivains et écrivaines. Par écrivains, j’entends bien ici « personnes qui pratiquent l’écriture », et pas nécessairement des auteurs et autrices publiés.
L’écriture cumule l’avantage et l’inconvénient d’être une activité solitaire. C’est un atout, car on ne dépend de personne pour écrire. Mais livré à soi-même, on manque parfois de recul, de partage, d’entraide.
Il existe bien sûr des forums en ligne, des groupes sur les réseaux sociaux. Cela dit, pour les avoir testés, j’ai vite ressenti une limite à ces échanges numériques comparés à de vraies rencontres.
À l’atelier des « Chiffonnées du Ramage », nous commençons de façon rituelle par le café et les nouvelles en vrac. On parle d’écriture, mais pas que. La discussion s’envole souvent dans toutes sortes de digressions. Et c’est justement tout l’intérêt : car nous sommes des écrivaines, mais avant tout des êtres humains.
Pour l’anecdote, durant le confinement du printemps 2020, notre animatrice a décidé de poursuivre les ateliers en ligne. Nous avons écrit avec beaucoup plus d’efficacité que lors de nos rencontres en chair et en os. Mais nous avons toutes ressenti le manque d’échange simplement humain, et c’était un immense plaisir de se retrouver enfin pour de vrai.
Au-delà des ateliers, des amitiés se nouent, on se soutient dans l’écriture, mais aussi dans la vie.
Bénéfice n°2 : débrider sa créativité
L’atelier d’écriture est un merveilleux moyen de découvrir ou retrouver le plaisir d’écrire sans pression.
Même quand nous partageons nos textes, c’est toujours dans une atmosphère bienveillante — ce qui n’empêche pas les remarques et critiques constructives.
Le plus souvent, c’est surtout l’occasion de s’émerveiller ensemble des situations rocambolesques, poétiques ou émouvantes qui jaillissent sous nos plumes.
Les exercices d’écriture imaginés par Brigitte sont ludiques, conçus pour développer notre créativité. Ils ne sont pas nécessairement destinés à sortir de l’atelier. Nous avons donc le droit d’écrire n’importe quoi, de tester des formes et des formules saugrenues, sans conséquence, sans risque.
Paradoxalement (mais en fait de façon très logique), ce « lâchage » me fait énormément progresser. Parce que je ne m’autorise pas une telle liberté d’expérimentations dans le cadre professionnel. (Peut-être que je devrais ? 😉)
Bénéfice n°3 : (re) — découvrir d’autres formes d’écriture
L’atelier offre aussi l’occasion d’écrire différemment. Seul, on a tendance à rester dans sa zone de confort : si vous vous sentez à l’aise à écrire des nouvelles, vous n’essayez peut-être pas de rédiger un poème, ou inversement.
Au fil des exercices proposés, j’ai redécouvert le plaisir de toucher à tout : acrostiches, haïkus, listes, rimes, articles, nouvelles, jeux de mots, théâtre, échanges épistolaires, etc.
Alors que de mon propre chef, je me limitais finalement à de la prose. Je n’avais plus approché la poésie depuis mes années étudiantes, et je ne songeais pas spécialement aux autres formes d’écriture.
Cette diversité a enrichi mon écriture en règle générale et m’a donné envie de mixer différents procédés. Ce que j’ai d’ailleurs fait dans mon dernier manuscrit de fiction, En abyme (pas encore publié, mais j’espère qu’il le sera un jour).
Bénéfice n°4 : progresser en technique
Bien sûr, l’atelier d’écriture inclut également une part de technique littéraire. Au fil des activités, Brigitte nous rappelle les normes et contraintes liées à chaque format, nous donne des conseils pour améliorer notre style…
C’est aussi l’occasion pour tous les membres du groupe de partager nos références, nos découvertes en dehors de l’atelier, de comparer les méthodes glanées au fil de nos recherches respectives.
Cette mise en commun et l’apport des connaissances techniques de notre animatrice nous amènent progressivement à développer notre savoir-faire d’écrivain.
Par ailleurs, le fait de soumettre nos textes aux autres nous permet d’avoir des retours constructifs sur notre pratique.
Certains de nos défauts sont révélés — mais aussi des qualités dont nous n’étions pas forcément conscient·es ! Tous ces éléments combinés nous font avancer tout en nous donnant confiance.
Bénéfice n°5 : prendre du recul
Tous les animateurs ne pratiquent pas l’exercice, mais Brigitte nous fait régulièrement travailler sur des écrits collectifs. C’est une expérience parfois difficile, mais la plus instructive dans mon cas.
Accepter de ne pas avoir la seule bonne idée — voire, devoir abandonner son idée au profit de la décision de la majorité… C’est très douloureux, au départ.
Beaucoup d’écrivains entretiennent un rapport exclusif avec le texte, doublé de la trouille de s’en trouver dépossédé. Au point que certains refusent de soumettre leur manuscrit à un éditeur : « je ne supporterais pas qu’on me le corrige, ce ne serait plus mon texte. »
Je faisais partie de ces écrivains.
L’écriture collective m’a guérie de ces problèmes d’ego. Et ça m’a donné un recul formidable. Une fois que j’ai lâché prise, je me suis ouverte à la possibilité qu’effectivement, les autres avaient parfois de bien meilleures idées. Mais que j’avais le droit de les adopter, de rebondir dessus.
On dit que deux cerveaux valent mieux qu’un. Alors, imaginez six, huit, dix cerveaux ! C’est à la fois un exercice d’humilité, et une découverte totalement jouissive de sommets que l’on n’aurait jamais atteints tout seul.
De façon générale, c’est simplement un apprentissage de la tolérance et de l’ouverture d’esprit. Du vital, en somme.
Trouver la bonne formule
Ça y est, je vous ai convaincu·e ? Magnifique ! 😎
Avant de vous lancer tête la première, commencez par vous renseigner et choisissez l’atelier d’écriture qui vous convient.
Il existe en effet toutes sortes d’ateliers d’écriture, qui vont du regroupement de quartier à la master class avec un écrivain reconnu. Selon vos objectifs et votre budget, vous ne vous inscrirez pas forcément au même endroit.
Pour ma part, l’atelier auquel je participe est organisé par une MJC (anciennement par un centre socioculturel).
La plupart du temps, ces ateliers dits de loisir gérés par les collectivités locales s’adressent à un public varié et les débutants sont les bienvenus. Les tarifs sont abordables. En outre, on vous propose souvent une séance d’essai gratuite.
Pour les Mosellans et Vosgiens, vous pouvez aussi trouver des formules d’ateliers à la carte sur Narrer.fr.
En dernier recours, si vous ne trouvez pas l’atelier de vos rêves autour de chez vous : demandez aux centres socioculturels ou aux médiathèques de votre commune si un atelier peut être créé. Qui sait, il y a peut-être tout près de vous un écrivain (public ou non) qui n’attend que cette occasion de partager sa passion avec un groupe d’amateurs…
Bonne rentrée à tous !