Mon carnet pour préparer et suivre l’écriture d’un roman
Dans ma série d’articles sur l’écriture de fiction, voici aujourd’hui un de mes outils fétiches : Le compagnon de l’écrivain, un carnet de ma conception pour accompagner l’écriture de mes romans.
Dans cet article, je vous raconte pourquoi et comment je l’ai conçu, puis je vous le fais visiter un peu plus en détail.
Si cette présentation vous séduit, vous trouverez même le lien pour vous le procurer en bas de l’article ! 😉
Le plaisir du papier
Je ne sais pas comment vous fonctionnez, mais en ce qui me concerne, le plaisir de l’écriture s’associe à un fort penchant pour la papeterie. J’adore me servir de mes stylos-plumes, feutres et autres washi tapes pour rédiger dans de jolis cahiers bien présentés. En plus, il paraît que l’écriture manuscrite et les gribouillages favorisent la créativité, alors pourquoi s’en priver ? 😉
Pour des raisons pratiques, je travaille mes textes directement sur clavier : c’est tellement plus simple de modifier et corriger un fichier numérique ! En revanche, impossible de me passer du papier et stylo pour tout le reste — dont bien sûr la préparation et le suivi d’écriture de mes romans.
Pourquoi un carnet de suivi d’écriture
Que vous soyez planner/architecte ou pantser/jardinier, vous avez fort probablement un paquet de notes à vous-même en marge de votre manuscrit. Il y a toujours une foule de choses auxquelles on ne pense pas « au bon moment », une idée de scène plus tard, un détail à corriger dans un chapitre précédent, une question en suspens… Et bien sûr, si on ne la note pas tout de suite, on l’oublie.
L’écrivain de l’imagerie populaire ne se promène jamais sans son petit carnet relié en cuir dans la poche. En réalité, les écrivains utilisent aussi des applis sur téléphone, des versos de facture d’électricité, des Post-its collés sur leur moniteur, le dos de leur propre main… Malheureusement, la multitude des supports et des emplacements augmente d’autant le risque de ne jamais retrouver ces informations au moment opportun.
C’est pourquoi j’aime regrouper toutes mes données dans un cahier dédié à un projet spécifique. Je préfère le format papier. Cela me permet de bien distinguer ces notes du manuscrit (numérique) et de les avoir sous les yeux pendant que je tape, sans devoir basculer entre plusieurs fenêtres. En outre, je veux garder accès à ces notes même lorsque mon PC est éteint.
Comment j’ai conçu le compagnon de l’écrivain
Pour mon premier manuscrit, j’ai bavé devant de multiples carnets d’aide à l’écriture d’un roman, j’en ai d’ailleurs acheté un que j’ai complété frénétiquement. J’ai adoré. Sauf qu’au bout du compte, la majorité des questionnaires inclus ne m’a pas réellement servi ; pire, le cahier devenait une fin en soi et non un simple outil. C’était un super chouette cahier d’activités, très ludique, mais qui ne m’a pas avancé du tout sur la rédaction de mon roman.
Après cela, j’ai décidé d’utiliser une méthode plus proche du Bullet Journal : j’ai pris un carnet A5 vierge et l’ai personnalisé au fur et à mesure, testant diverses formules pour mon suivi. J’ai fonctionné ainsi pour mes deux premiers manuscrits, du premier jet à l’envoi aux maisons d’édition. Et comme je suis un peu accro aux cahiers (je me répète ?), j’ai eu envie d’en créer un « vrai » qui corresponde à mes attentes et à mes expériences jusqu’ici.
À l’automne 2020, je me suis donc fabriqué un prototype imprimé et relié à la main. Puis j’ai pensé que cela pourrait servir à d’autres écrivains et écrivaines. Après tout, j’ai moi-même testé divers formats avant de trouver ma propre structure. Autant vous faire profiter de mes propositions. Même si ce carnet ne vous correspond pas parfaitement, il vous donnera des pistes et vous aidera à faire le tri dans ce qui fonctionne ou pas pour vous.
Visite guidée du compagnon de l’écrivain
J’ai conçu Le compagnon de l’écrivain comme un carnet de bord pour accompagner votre écriture de la préparation à la publication. Cependant, j’ai tenu à le garder très sobre afin qu’il ne prenne pas trop d’importance par rapport au manuscrit.
La première partie vous donne une vue d’ensemble du projet et de ses différentes phases. Visualiser ce chemin me semble important, car l’écriture d’un roman est un voyage au long cours. Le découper en étapes distinctes vous permettra de suivre votre progression de façon tangible. Pour ma part, je trouve cela essentiel pour maintenir ma motivation.
La deuxième partie comprend des fiches personnages, des fiches lieux et quelques pages avec des repères pour résumer votre intrigue. Cette section peut vous servir soit en préparation soit pendant l’écriture, pour garder à portée de main les éléments à ne pas oublier.
La dernière partie, la plus volumineuse, consiste en pages de suivi d’écriture et en fiches de scènes. J’utilise le suivi d’écriture en nombre de mots lors du premier jet, celui par chapitres ou scènes me sert davantage pour la phase de révision. Quant aux fiches de scènes, si vous avez déjà travaillé avec un séquencier ou des cartes bristol, c’est l’équivalent. Je les utilise à la fois en amont pour prévoir le découpage de l’intrigue ; mais aussi pendant l’écriture pour y noter une idée, une question à résoudre, un détail ; et enfin pendant la phase de révision, puisque j’y retrouve tous ces éléments.
Mon organisation pour écrire un roman
Même si j’ai conçu Le compagnon de l’écrivain pour mon propre usage à la base, je l’ai volontairement laissé très simple. Je me l’approprie donc en le personnalisant en fonction du projet auquel je le destine : je le recouvre aux couleurs de mon projet, je bricole des intercalaires aux sections importantes, je décore les pages de titre… Je tiens à ce que mon carnet me plaise, puisqu’il va m’accompagner pendant des mois !
Comme je suis du genre planner/architecte et que j’utilise mon compagnon avant de commencer l’écriture, je mène mes brainstormings au brouillon et je n’écris dans le compagnon que les données à garder accessible. Lors de mon premier roman, j’ai en effet fini avec trois cahiers complets, abritant une majorité de notes finalement délaissées. Pendant la phase de correction, retomber sur ces idées abandonnées à chaque recherche m’encombrait le cerveau inutilement. Je garde désormais mon carnet de suivi aussi succinct que possible. En revanche, je garde un cahier d’écolier à côté pour toutes mes notes « en vrac » et mes brouillons.
Pour mon manuscrit en cours, j’ai finalement opté pour des fiches bristol dans la phase de préparation, sachant très bien que plusieurs scènes allaient s’ajouter, ou au contraire disparaître, lors de l’écriture. Maintenant que je travaille le deuxième jet, je complète la section des fiches sur le compagnon au fur et à mesure de ma progression. Cela me permettra de retrouver d’un coup d’œil une vision assez globale à la fin de cette réécriture, en vue d’améliorer encore le tout sur le troisième jet !
Et la vôtre ?
Et vous, comment organisez-vous votre écriture ? Quels formats avez-vous essayés ? Quels sont vos outils préférés ? Dites-moi tout dans les commentaires ! Je suis toujours curieuse d’échanger avec d’autres écrivains et écrivaines pour découvrir vos astuces et vos expériences.
Si vous décidez de tester mon compagnon de l’écrivain, vous pouvez me contacter ou le commander sur Amazon (si vous connaissez des écrivains anglophones, il existe aussi la version anglaise). N’oubliez pas de mettre une évaluation sur la page : cela me donnera un peu de visibilité — et l’occasion de l’améliorer pour une future version, qui sait ? 😉
Bonne écriture !
P.S. N’hésitez pas à visiter la page de mes publications pour découvrir mes autres carnets… et mon premier roman publié ! 😊
Si vous souhaiter vous lancer dans l’écriture d’un roman, mes articles précédents vous intéresseront peut-être : « Faut-il préparer l’écriture d’un roman ? » – « Comment écrire un roman : la structure narrative »