Le Manoir de Malencontre une fois publié

Publier un roman : autoédition ou édition traditionnelle, comment choisir ?

Bravo, votre roman est terminé ! Vous l’avez écrit, réécrit, fait lire, corrigé, peaufiné. Vous y avez passé des semaines, des mois, peut-être même des années, mais ça y est, il est bouclé. Prêt à être publié.

Euh… Et maintenant ?

Si vous êtes comme moi, j’avais tellement focalisé sur l’écriture de ce satané roman que lorsqu’un jour j’ai relevé la tête du guidon, je n’avais aucune idée de la suite du parcours.

Atteindre l’étape de la publication, c’est comme arriver au sommet d’une montagne. L’horizon s’étend devant vous à 360° et vous pouvez prendre une multitude de directions différentes. Mais laquelle choisir ?

Aujourd’hui, je vous propose donc un tour d’horizon des solutions « papier ». (Si ça vous intéresse, je reviendrai sur les ebooks dans un autre article. 😉)

Deux possibilités principales s’offrent à vous : l’édition traditionnelle d’une part, et l’autoédition d’autre part. Si les deux sont souvent présentées comme opposées, elles ne sont pourtant pas incompatibles.

Beaucoup d’auteurs publient de façon hybride ou mixte, c’est-à-dire qu’ils publient certaines œuvres en maison d’édition, et d’autres en autoédition.

Pas de panique, donc ! Votre choix pour un manuscrit donné ne conditionne en aucun cas le reste de votre carrière d’écrivain.

L’édition traditionnelle en maison d’édition

C’est encore la méthode la plus courante dans notre culture, mais pas la seule, comme nous le verrons ensuite.

Le fonctionnement global

Dans l’idéal, vous soumettez votre manuscrit à une ou plusieurs maisons d’édition, l’une d’elles le sélectionne et vous signez un contrat avec cette maison.

La maison d’édition s’occupe de corriger, maquetter, imprimer et mettre en vente votre œuvre. En retour, vous recevez un pourcentage des ventes en droits d’auteur (autour de 10 % du prix de vente du livre).

La maison d’édition avance tous les frais et s’occupe de (presque) tout, mais en contrepartie, elle récupère la majeure partie des bénéfices.

Attention aux « éditeurs » qui vous demandent un investissement financier au départ, la fameuse « édition à compte d’auteur ». Ce n’est ni plus ni moins qu’une arnaque. Surtout, ne signez pas ce genre de contrat !

Dans tous les cas, ne vous laissez pas griser par l’euphorie : prenez le temps d’éplucher le contrat et d’en examiner toutes les clauses. Sachez que certaines sont négociables. N’hésitez pas à vous faire conseiller par des personnes extérieures.

Quelques conseils pour l’envoi

D’abord, sélectionnez soigneusement les maisons d’édition à qui vous envoyez votre manuscrit.

Veillez à ce que votre roman s’inscrive dans leur ligne éditoriale et ciblez la collection adaptée.

Lorsque c’est possible, trouvez le nom du directeur de la collection qui vous intéresse, ou de la personne responsable des soumissions, et adressez-lui votre courrier personnellement.

Chaque maison d’édition sa propre procédure pour l’envoi des manuscrits : envoi postal ou digital, documents d’accompagnement, etc.

Vous trouverez toutes les informations utiles sur les sites web des maisons d’édition : prenez le temps de les explorer.

Avant l’envoi, préparez les documents d’accompagnement avec soin. Ils seront probablement lus avant le manuscrit lui-même.

Avec tout le travail que vous avez investi dans ce roman, ce serait dommage de gâcher la première impression de votre lecteur à cause d’un synopsis bâclé !

N’hésitez pas à chercher des modèles pour élaborer votre synopsis et votre biographie d’auteur ou d’autrice.

Et ensuite ?

D’abord, armez-vous de patience. Les réponses peuvent prendre des semaines, voire des mois.

Certaines maisons d’édition indiquent que l’absence de réponse sous un certain délai vaut refus. Dans le cas contraire, si vous n’avez rien reçu au bout de six mois, vous pouvez relancer poliment.

Surtout, ne vous découragez pas face aux refus. C’est bien connu, même les best-sellers les plus célèbres n’ont pas été acceptés du premier coup : la série Harry Potter en est un exemple flagrant, avec une dizaine de refus.

Mon conseil : ciblez entre cinq et dix maisons. N’hésitez pas à relancer poliment au bout de quelques mois. En l’absence de retour, recommencez avec cinq ou dix autres éditeurs.

Pour ma part, j’ai soumis mon roman Le Manoir de Malencontre à une dizaine de maisons avant de décrocher un contrat chez GLP Éditions, un an et demi après mes premiers envois.

Par conséquent, persévérez dans vos envois et changez-vous les idées en attendant : entamez un nouveau projet d’écriture !

Les agences littéraires

Encore méconnues et peu nombreuses en France, elles sont en revanche très en vogue chez les Anglo-Saxons et elles vont sans doute se développer chez nous.

Vous trouverez une liste d’agents sur la page du SFAAL (Syndicat Français des Agents Artistiques et Littéraires).

L’agent littéraire est un intermédiaire entre l’auteur et l’éditeur. C’est lui qui soumet votre manuscrit, négocie le contrat et vous accompagne tout le long du processus. L’agent prélève un pourcentage sur les ventes, donc vous percevrez un peu moins de droits d’auteur, mais vous n’avez pas de frais à avancer pour le rémunérer.

L’intérêt de s’adresser à une agence est évident pour les auteurs qui souhaitent faire carrière, car l’agent est un spécialiste qui vous évitera de vous perdre dans les méandres des droits. Il ou elle saura négocier les meilleurs contrats pour la publication, mais aussi éventuellement pour les traductions, adaptations, etc.

Le principe pour trouver un agent est le même que pour trouver un éditeur : vous lui soumettez votre manuscrit et votre biographie d’auteur et si l’agent décide de miser sur vous, il vous propose un contrat.

Vous pouvez bien entendu commencer votre carrière sans agent et en trouver un ultérieurement. Comme les éditeurs, les agents prennent un risque en vous sélectionnant. À moins d’un coup de cœur pour votre ouvrage, ils miseront plus facilement sur un auteur qui a déjà publié et vendu des ouvrages.

Pour ma part, j’ai soumis mes premiers manuscrits à des agences, mais sans succès. Je ne peux donc pas vous faire un retour d’expérience directe à ce sujet.

L’autoédition

Si vous vous lancez dans l’autoédition, vous gérez toutes les étapes de la chaîne, de l’écriture à la vente.

Cela représente une somme de travail conséquente, souvent assortie d’un investissement financier.

Si vous choisissez cette voie, faites-vous accompagner afin de présenter un produit fini de qualité irréprochable.

Vous devrez certainement recourir aux services de professionnels pour certaines étapes : la correction, le graphisme de la couverture, l’impression…

Il vous reviendra également d’assurer la promotion de votre livre sur les réseaux sociaux ou sur un site web dédié. Cela dit, même en passant par l’édition traditionnelle, vous devrez participer à la promotion de votre livre.

Enfin, ce sera à vous de diffuser votre ouvrage, en le proposant en librairie ou dans des salons par exemple.

La contrepartie, c’est que vous récupérez alors l’intégralité du prix de vente. Mais cela peut faire peur pour se lancer.

Il existe toutefois des solutions intermédiaires. De nombreuses plateformes vous proposent des packs de services pour vous accompagner dans l’autoédition. Bien sûr, ce sont des services payants, mais ces plateformes vous guident et centralisent les ressources dont vous avez besoin.

Vous pouvez ainsi avoir recours à un simple service d’impression (Coollibri), ou choisir un accompagnement à la carte plus complet (Librinova). La promotion et la vente restent de votre ressort.

Il est également possible de choisir des services d’impression à la demande sur des librairies en ligne (Amazon, Fnac, The Book Edition…). Cette solution présente l’avantage d’un investissement financier moindre, voire nul. En revanche, vous ne toucherez dans ce cas que des royalties, soit un pourcentage des ventes, comme avec un éditeur traditionnel.

De plus en plus d’auteurs se lancent dans l’aventure de l’autoédition et certains s’en sortent très bien.

Mais à mes yeux, le gros inconvénient de l’autoédition est qu’elle garde une mauvaise image chez beaucoup de professionnels : libraires, organisateurs de salons, etc. Il vous faudra surmonter les préjugés et prouver votre légitimité. Alors, si vous comme moi souffrez du syndrome de l’imposteur, ça risque d’être compliqué ! 😉

À retenir

Les différentes solutions de publications que j’ai listées ne sont pas exclusives : sentez-vous libre d’en tester plusieurs dans votre parcours d’écrivain (en respectant évidemment les clauses des contrats que vous signez).

Si vous souhaitez aller plus loin, je vous recommande les formations en ligne sur l’édition et l’autoédition de Cécile Duquenne et de Nathalie Bagadey, que j’ai suivies et trouvées très intéressantes.

Alors, prêt à vous lancer ?  Quelle voie avez-vous choisi ?

Si vous avez besoin de faire relire votre manuscrit, je suis bien entendu à votre disposition ! 😊

Je vous propose divers tarifs en fonction du degré de relecture souhaité : cela va de la simple vérification grammaticale et syntaxique à un travail plus approfondi sur le style.

Bonne écriture !

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